mardi 2 juin 2009

TROIS JOURS à PÉKIN


 Beijing, la « capitale du Nord »

 北京 = Běijīng , qui signifie " capitale du nord "(en traduction, mot à mot)

La francisation Pékin provient des jésuites français du 13è siècle et ne tient pas compte du changement de prononciation (palatalisation) qui survint pendant la dynastie Qing et qui transforma le [k] devant un [i] en [tɕ] (notée j en pinyin). Cette appellation est semblable à celle qu'ont adoptée certaines autres langues occidentales : Pechino [pekino] en italien, Peking en allemand et en néerlandais, ou encore Pequim (prononciation semblable à celle du français) en portugais, par exemple. En revanche, le terme Beijing est d'usage courant en anglais, où il a remplacé Peking. Ce dernier est aussi le nom reconnu par l'ONU et est reconnu par l'Office québécois de la langue française.

(Source : Wikipedia)























10/05/09 - 
17 heures - Installation à l'hôtel pendant que le groupe, arrivé de Paris à midi, visite le Temple du Ciel. Avant de le rejoindre pour un bon dîner j'ai pu saisir - depuis le bus  - un petit air d'une ville aux couleurs chaudes.

11-05-09 - Lorsque j’étais venue en 2003, la Chine se lançait dans la grande conquête des Jeux Olympiques et se frayait un chemin à travers les vieux Hutongs. Du haut de mon 10è étage, j’en aperçois un en démolition. Un patrimoine vieux de huit siècles, oui, ces 9000 Hutongs dont il ne reste aujourd’hui que 3000. Le touriste les trouvait pittoresques, certes, mais ils étaient insalubres.


Les Hutongs sont des passages étroits, des ruelles, principalement présents à Pékin en Chine. Hutong est un mot mongol (hottog à l'origine) qui signifie puits, parce que les résidents vivaient souvent près d'une source ou d'un puits. À Pékin, les hutongs sont constitués par des lignes de siheyuan, (habitations emmurées possédant une cour carrée). La plupart des quartiers de Pékin ont été formés en joignant un siheyuan à un autre, qui lui-même rejoignait un autre siheyuan, et ainsi de suite jusqu'à créer la ville entière. Dans la vieille Chine, la définition des rues et des ruelles était stricte, les largeurs étaient fixées par des règlements. Les hutongs faisaient rarement plus de 9 mètres de large, certains seulement 3 ou 4 mètres. Aujourd’hui les bicyclettes « pousse-pousse » se fraient un chemin dans ces ruelles. A midi nous irons dans l’une d’elles déjeuner chez l’habitant. 



Mais auparavant la plus grande place du monde (40 hectares), la place Tian'anmen...

  Place Tian’anmen

Littéralement Place de la porte de la Paix Céleste, située au centre de Pékin. Elle s'appelle ainsi car elle se trouve immédiatement au sud de la Porte de La Paix Céleste qui commandait l'entrée sud de la Cité impériale. Sur le fronton de cette porte un portrait de Mao Zedong. C'est de cette porte qu'on annonça en 1912 l'abdication du dernier empereur, Puyi. Sur l'esplanade qui la précède, aujourd'hui place Tian'anmen, Mao proclama le 1er octobre 1949 la République populaire de Chine. Eurent également lieu sur cette place les immenses rassemblements populaires pendant la révolution culturelle et la révolte étudiante de 1989.

A gauche du portrait : « Vive la République populaire de Chine » ; à droite : « Vive l'ensemble des peuples de la terre ».

Autour de la place des monuments reflétant l’histoire de la Chine : au centre, le Monument aux Héros du Peuple, obélisque de 38 m de haut qui symbolise le triomphe du peuple communiste. Terminé en 1958, ce monument est composé de 17 000 pièces de granit et de marbre.

Toujours au centre, mais un peu plus au sud, le Mausolée de Mao Zedong, bâtiment rectangulaire entouré de longs bas-reliefs représentant des combattants de la révolution. Enfin le Musée historique à l'est.

---> Lien :  Place Tian'anmen. (2009, juin 2). Wikipédia, l'encyclopédie libre. Page consultée le 03:20, juin 3, 2009 à partir de http://fr.wikipedia.org/w/index.php?
title=Place_Tian%27anmen&oldid=41579610. 

  L’Opéra de Pékin – Une coque de titane et de verre

Avant de nous lancer dans les foules de la Cité interdite, un petit détour par l’Opéra de Pékin tout proche.

"Le grand théâtre national de Chine, c'est le nom officiel de la construction dont j'ai la charge depuis plusieurs années à Pékin. De manière courante, en français et en anglais, on la nomme Opéra de Pékin. La différence est importante. Un opéra n'est jamais tout à fait un théâtre comme un autre. Il est tout éclairé de la lumière fantasmatique qui s'attache à cette recherche d'un art total qu'est l'opéra comme genre théâtral. Ce bâtiment aux fonctions si strictes et si exigeantes ne se limite jamais à elles. Il est dès sa conception un symbole au sens le plus ancien, parce qu'il réunit qu'il doit réunir , en rétablissant une unité qui n'a peut-être jamais été que désirée, les fragments d'un tout à la fois culturel, technique et social, à la fois local et universel. Faire un Opéra est toujours une aventure pleine d'espoir et de difficultés, d'enthousiasmes et de critiques. Elle n'est pas plus sereine que ne l'était la traversée d'un océan inconnu. Elle est toute chargée de mystère, de doutes mais par-dessus tout de l'espérance d'un nouveau monde. (…) Gérard Fontaine le dit dans plusieurs livres qu’il a consacrés à l’opéra, « construire un opéra c’est avant tout choisir un site ». C’est ce qu’ont fait, il y a déjà de nombreuses années, les autorités chinoises en choisissant un très vaste terrain, proche de la place Tien An Men et de la Cité interdite, contiguë au Palais du Peuple. C’est dans le centre même de Pékin et ce mot de centre a un sens plus fort en Chine que partout ailleurs. La décision est forte, signifiante. Chou En Lai, en la prenant, faisait le projet de réunir dans un même lieu l’histoire, le pouvoir politique et la culture. Cette décision a été renforcée encore par celle, beaucoup plus récente, de transformer le Musée de l’histoire, symétrique du Palais du Peuple, en un immense musée des arts. L’espace consacré à l’opéra et à son environnement, que j’ai contribué, il est vrai, à augmenter, est de treize hectares, ce qui, même dans une ville aux dimensions aussi dilatées que celles de Pékin, est une surface extraordinaire. Une grande partie de cette surface est occupée par des jardins qui entourent une pièce d’eau de 9 hectares d’où émerge, au centre, le bâtiment dont la forme est un demi ellipsoïde. Ce bâtiment, « sans porte ni fenêtre », sera accessible au nord et au sud par deux galeries au toit de verre passant sous le bassin. C’est une île, une île comme celles de si nombreuses légendes, qu’on ne rejoint que par un chemin invisible."

(Texte de la 549e conférence de "l’Université de tous les savoirs" donnée par Paul Andreu le 19 octobre 2004 : « Le grand théâtre national de Chine »).

Quelques œuvres majeures de Paul Andreu : Aérogare 1 de l’aéroport Charles-de-Gaulle (1967-1974, Roissy, France) - Grande Arche (1984-1889, La Défense, France) - Terminal Français du tunnel sous la Manche – Cité Europe (1991-1995) - Parc des expositions de Paris (1991) - Aérogare de Santiago du Chili (1991-1994) - Oriental Art Center (2000-2004, Shanghai, Chine) - Grand Théâtre National (1999-2006, Pékin, Chine) - Centre administratif du Chengdu New Yizhou City Plaza (lauréat en 2004, Chine) - Terminal 3 de l’aéroport de Dubaï (2000-2005 ; Emirats Arabes Unis)- Complexe Océanus (début des travaux prévu en 2007, Macao, Chine)

---> Liens :

-    - texte complet de la conférence : http://www.lemonde.fr/savoirs-et-connaissances/article/2004/10/07/paul-andreu-l-opera-de-pekin_382160_3328.htm 

Paul Andreu : http://arts.fluctuat.net/paul-andreu-2.html -  http://www.paul-andreu.com/



  La Cité interdite



Le lion, la lionne - son lionceau sous une patte - gardent toujours vaillamment les portes de la Cité mais j'avais visité celle-ci presque vide en 2003 et c'est aujourd'hui la foule des grands jours : je ne retiendrai pas grand chose de la visite, c'est bien solennel tout ça...
Tout de même : la richesse des toits,



 







et de beaux objets dans les vitrines : en jade blanc et argent ce service de la période Jiaqing (1796 - 1820) de la dynastie Qing (1644 - 1911)










ou ce lion de corail rouge (même dynastie, même période) :












Après un peu de lèche-vitrines, nous reviendrons à la Cité cet après-midi voir "la Colline du Charbon" et son pavillon, à l'extérieur de la cité, qui dominent celle-ci de près de 100 mètres
C'est une colline artificielle composée de la terre provenant du creusement des douves du palais impérial. Des pavillons les plus élevés de ce jardin, on peut profiter d'une vue magnifique sur la capitale et sur les toitures jaune d'or de la Cité interdite. Dans la partie est du parc se dresse un caroubier  auquel le dernier des Ming, l'empereur Chongzhen, se serait pendu (ou bien était-ce un sophora ?) après avoir tué toute sa famille, pour ne pas assister à la destruction de son palais par les Mandchous. La colline est censée protéger le palais des mauvais esprits - ou des tempêtes de sable en provenance du Nord -, une protection qui ne fut pas réellement efficace pour Chongzhen.
L'occasion d'admirer l'étendue des toits de la cité interdite




et, en redescendant par les jardins, la beauté solitaire d'une pivoine égarée en fin de saison... 




Juste le temps de piller un grand magasin de soieries avant un spectacle d'Opéra de Pékin (dans l'immense salle de spectacle d'un hôtel), ces rôles figés qui font rêver l'âme populaire comme on retrouve peut-être avec toujours autant d'enthousiasme les mésaventures attendues de Guignol et ses comparses.
Sans oublier, pour finir la journée, un canard laqué...

12-05-09 -  LA GRANDE MURAILLE
Le seul monument visible depuis la lune ? 
6000 kilomètres, dix mètres de large, 15 mètres de haut, cet immense rempart destiné à lutter contre les incursions des nomades mongols du Nord, avec, à intervalles réguliers, des tours de guet…
C'est sous la dynastie des Qin (221 - 206 av. JC. ) que l'Empereur Shihuangdi ordonna que l'on relie tous les vieux murs pour édifier une ligne continue. De très nombreux ouvriers et prisonniers sont morts d'épuisement pendant sa construction. La Grande Muraille fut d'ailleurs baptisée "le plus grand cimetière du monde". Pendant un siècle il aura fallu la participation de centaines de milliers d'ouvriers dont de nombreux prisonniers. 180 millions de m3 de terre et 60 millions de m3 de matériaux auront été nécessaires à la réalisation de la grande muraille.
Quelques mots seulement pour beaucoup de marche et de marches montées, descendues, montées, descendues – et certaines atteignent 70 cm de hauteur ! - un vrai parcours du combattant sur des escaliers délabrés, que dis-je dans des ruines où il fallait surveiller ses pas, se propulsant sur son bâton et poussé, tiré, traîné par ces guides mongols des villages voisins (juste retour des choses, voici qu’aujourd’hui ils aident les touristes…et pas seulement des vieillards cacochymes !). Pour moi la charmante Li-Tun (35 ans, une fille de dix ans)...

 


... certes une petite arnaque organisée qui nous vaudra à la sortie sacs, tee-shirts, livres  à des prix non compétitifs… Mais merci à Li-Tun : jamais sans elle je n’eusse gravi ces marches ! Oui, nous avons soufflé, ahané, sué… mais quelle merveille sous nos yeux (car il nous arrivait de lever les yeux et de regarder) dans cette partie non touristique (et pour cause !) de Jinshanlin à Simatai. Nos tee-shirts disent « La grande Muraille, je l’ai faite ! »… Oui, je crois qu’on peut le dire !




(qu'on ne se fie pas à la photo, nous sommes ici dans une des rares parties restaurées).
A l'arrivée, la douceur d'un lac de barrage dans ce paysage de montagnes, 







à franchir sur un pont tout de même impressionnant




avant un déjeuner réparateur et le retour sur Pékin où assister à un spectacle de Kung Fu (toujours dans l'immense salle de spectacles d'un grand hôtel) qui nous conte les exploits et l'histoire de Chun Yi éduqué au monastère et qui franchit toutes les étapes de l'initiation à la puissance et la sagesse.

13-05-09
Le « Nid d’Oiseaux »
Un doux nom pour ce stade des Jeux Olympiques 2008 : 90 000 places, 258 000 mètres carrés, une construction qui a duré cinq ans... pour moi un gros gâteau de ferraille qu’il faudrait admirer de haut… Je me contenterai de ses reflets dans l’eau,

 


de son tissage d’acier,



et pour la vue d’ensemble il faudra se contenter d’un modèle réduit :





• Le « Palais d’été »
Erigé au nord de Pékin, le Palais d’été fut érigé à la demande des empereurs Tsing (Qing)   Yonzheng et Qianlong (Chienlong), au début du XVIIIème siècle.
Qianlong (1711 - 1799), fils de l'empereur Yongzheng, est le quatrième empereur de la dynastie Mandchoue des Qing. Il régna sur la Chine du 18 octobre 1735 au 9 février 1796, ce qui fait de son règne le plus long de l'histoire chinoise après celui de son grand-père Kangxi. On considère que c'est sous Qianlong que les Qing atteignent leur apogée. Ce fut pour la Chine une période d'expansion territoriale et de stabilité, mais des signes de faiblesse apparurent. Un sage ? Ayant régné pendant 60 ans, Qianlong abdique par respect pour son grand-père, afin de ne pas régner plus longtemps que l'empereur Kangxi. Son fils préféré deviendra l'empereur Jiaqing, mais Qianlong conservera la totalité du pouvoir jusqu'à sa mort. Grand voyageur il avait découvert un beau jardin près de Shanghai et en fit faire une copie.
Le Palais d'été est une sorte de Versailles chinois dans un décor où l'eau, les jardins, canaux, ponts et constructions se fondent harmonieusement autour du lac Kunming de 210 ha sur les 290 du site.
Lorsque l'empereur mourut en 1861, c'est Tongzhi, fils que lui a donné sa concubine Tseu-Hi (Cixi), élevée au rang d'Impératrice douairière, qui monta sur le trône. Pendant son règne de 1861 à 1875, Tseu-Hi prit le devant de la scène et dirigea effectivement l'Empire. A sa mort, en 1875, le nouvel empereur Guangxu, avait trois ans. Tseu-Hi obtint donc la tutelle et assura la régence.
L’histoire de Tseu-Hi est riche en rebondissements. Sachez qu’elle était une des concubines de Qianlong (qui avait 54 femmes). Quant au rang des femmes et concubines il est strictement codifié dans la Chine ancienne : en tête bien sûr l’Impératrice puis la Vice-Impératrice, suivies des concubines parmi lesquelles on distingue les « Prêtes-à-servir » suivies des « Réponses » (= qui n’ont pas le droit de parler à l’empereur, seulement de lui répondre). Tseu-Hi faisait partie de ces dernières…
Comment elle attire l’attention de l’empereur, lui donne un fils, saute les catégories, devient n° 2, fait tuer quelque huit ministres (avec tout de même l’aide d’une complice), domine la Chine pendant 48 ans et meurt à Pékin en 1908, après avoir placé sur le trône son arrière-neveu, Puyi, âgé de 2 ans qui sera le dernier empereur, c’est une longue histoire…
En 1860, lors de la seconde guerre de l'opium, sous le règne de l'empereur Xianfeng, le Palais d'été fut pillé, saccagé et brûlé par les troupes franco-britanniques.
En 1888, Tseu-Hi décida de restaurer le Palais d'été. Pour combler ses désirs, elle puisa dans les fonds alloués à la Marine Impériale pour faire renaître le Palais d'été.
A l'entrée un calligraphe trace ses signes sur le sol...





Le Palais de la Bienveillance et de la Longévité où l'Impératrice Tseu-Hi et son fils, l'Empereur Guangxu, recevaient les invités de choix, le Jardin de l'Harmonie Vertueuse avec la Tour du Théâtre (construite en 1895. Ce Théâtre de 21 mètres de haut est assez impressionnant avec ses trois étages. L'Impératrice regardait, depuis le Palais Yile, les spectacles qui se jouaient pour elle), lSalle des Vagues de Jade (faisant face au lac, elle était l'une des résidences de l'Empereur et de son épouse), le Palais de la Joie et de la Longévité où l'Impératrice Douairière Tseu-Hi avait élu domicile... autant de merveilles à contempler.
Toits toujours richement décorés, 




- et un oiseau se prend pour un des esprits protecteurs -, 



Phénix et dragon, gardes du corps du bureau de l'empereur,





et un joueur de bawu (flûte des minorités du Yunnan) qui enchante le Palais de l'Harmonie des plaisirs (copie du fameux jardin Jichang à Huishan près de Shangai). 




Puis une immense galerie ornée de 14 000 peintures longe le lac 














et on suit la promenade 








qui débouche sur le bateau de marbre dans lequel l’impératrice Tseu-Hi prenait le thé,




avant de monter dans un de ces bateaux qui traversent le lac Kunming



pour une mini-croisière avant le déjeuner. 
Il nous restera bien encore le temps de piller cette fois le "palais de la perle" avant le départ  de la gare de Pékin ce soir à 17 heures pour... La Chine du Loess.

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